Pourquoi cette page?

Après quelques années d'élevage, j'éprouve le besoin de partager quelques notions que les adoptants ne mesurent pas toujours concernant la vie de la chatterie et de l'éleveur.

Bien sur, me direz-vous, j'ai choisi de faire de l'élevage ! Mais, j'ai remarqué que bien trop souvent les gens pensent que c'est simple, qu'il suffit de mettre un mâle et une femelle en contact et que par enchantement, des petits pointent le bout de leur nez, que c'est la femelle qui les élève et que tout se fait tout seul, que l'éleveur passe son temps à jouer avec les petits et les grands.

Non, ça ne se passe pas tout-à-fait comme cela !

Je vais vous en donner un aperçu ci-après.

 

Tout n'est pas que bonheur dans la vie de l'éleveur !

Bien sur, il y a beaucoup de moments de bonheur dans la vie de l'éleveur mais pas seulement.

En préambule, il y a l'achat des reproducteurs qui n'est pas simple car les éleveurs en général ne sont pas enclin à vendre pour de la reproduction et je respecte ce choix. Cela ne favorise donc pas le choix du meilleur représentant de la race et les débuts d'une nouvelle chatterie.

Quand les reproducteurs sont achetés, il faut attendre une bonne année voir une année et demi pour les mettre à la reproduction.

Pendant ce temps, nous les voyons évoluer et quelquefois, nous nous rendons compte que tous leurs caractères morphologiques ne sont pas tout à fait ce que nous attendions mais, entre le mâle et la femelle, chacun ayant certains beaux caractères, nous espérons que le résultats soit à la hauteur de nos attentes. Au décours de la première portée, nous devons décider si nous continuons avec ces premiers reproducteurs.

Un risque que j'avais mésestimé peut se produire; un des reproducteurs supposés peut s'avérer inopérant; dans ces conditions, l'éleveur se retrouve devant un dilemme : garder ce chat parce qu'il s'y est attaché ou le céder.

L'investissement en matériel est aussi conséquent. Je n'en ferai pas le détail car ce n'est pas le propos.

Les tests génétiques, les soins et le suivi des reproducteurs sont une grande part des dépenses mais c'est le jeu !

Vient la période des saillies. Si l'éleveur possède le mâle, il n'a pas besoin d'avoir recours à des saillies extérieures.

Dans le cas contraire, les risques pris peuvent être infectieux ou génétiques. La vigilance est donc de mise. L'éleveur doit s'assurer, preuve à l'appui, que les examens requis sont faits et que les résultats correspondent à ses exigences. Il doit en retour fournir les mêmes garanties. Les saillies vont-elles permettre une fécondation?

La gestation est toujours angoissante pour l 'éleveur. plusieurs problèmes peuvent se produire : la gestation n’aboutit pas pour diverses raisons qui entraînent des questionnements, des visites chez le vétérinaire, des traitements voir la stérilisation d'une reproductrice et pour préserver sa santé.

Par bonheur, si la gestation est confirmée, des examens de suivi doivent conduire l'éleveur plusieurs fois chez le vétérinaire afin de s'assurer que tout est normal et que la gestation évolue correctement.

Quand elle arrive à son terme, ce qui est souvent le cas heureusement, les jours précédant la mise bas sont fatigants pour la chatte et pour l'éleveur. Il aura préparer le lieu propice au repos de la future mère ainsi que le nid douillet qui recevra les petits. Quelquefois, la chatte ne voudra pas suivre le choix de l'éleveur et s'entêtera à mettre bas dans un tout autre endroit complètement inaccessible à l'éleveur. Soucieux de ne pas la contrarier, l'éleveur s’accommodera tant bien que mal aux exigences de la future mère au risque de devoir se contorsionner s'l doit intervenir !

L'éleveur veille la femelle, se lève parfois plusieurs fois par nuit pour constater que tout va bien et que la mise bas n'est pas en cours. Personnellement, pendant au moins trois nuits, je mets mon réveil à sonner toutes les deux heures pour m'assurer que tout va bien. La vigilance est d'autant plus soutenue pour une première mise bas, la femelle n'ayant pas d'expérience peut paniquer et l'éleveur se doit d'être à son chevet pour la soutenir et la rassurer. Pendant cette période, l'éleveur s’interdit toute sortie, toute visite et maintient le calme dans la chatterie. Toute modification des habitudes est source de stress pour la future maman, il est donc impératif de maintenir un environnement serein autour d'elle.

Les signes annonciateurs de la mise bas sont pistés par l'éleveur afin qu'il se tienne prêt d'une part pour une aide efficace d'accoucheur et d'autre part, pour un départ en urgence chez le vétérinaire de jour comme de nuit. Il s'agit de plusieurs indices :

  • la perte du bouchon muqueux qui peut passer inaperçu si la future mère fait rapidement sa toilette,
  • la température qui baisse significativement 24 heures avant,
  • l'arrêt de l'alimentation, 
  • l'agitation de la mère.

La vigilance se renforce, l'impatience se mêle à l'angoisse et à la fatigue quand la mise bas se fait en soirée ou en pleine nuit. Il n'est pas rare que pour être au plus prêt de la mère,

l'éleveur se pose par terre tout proche et ne dorme pas pour répondre à toute éventualité.

La mise bas dure plusieurs heures et les naissances se succèdent à des intervalles de temps complètement aléatoires.

L'éleveur aide souvent à l’expulsion des chatons ;  attention un siège ou un membre qui se présente en premier complique les choses ; l'éleveur doit pouvoir intervenir et garder son sang froid

Quelques fois, le placenta n'est pas évacué avant qu'un nouveau chaton se présente :

  • ne pas oublier de compter chaque placenta afin de prévenir toute infection post-partum due à une rétention
  • quand le placenta n'est pas évacuer dans la foulée de l'expulsion du chaton, l'éleveur doit prendre les choses en main et clamper et couper le cordon ombilical

L'éleveur-accoucheur doit s'assurer que les chatons sont bien pris en charge par la mère :

  • l'aider à ouvrir les poches
  • s'assurer que les chatons respirent ou dégager leurs voies respiratoires
  • se transformer en réanimateur : massage cardiaque, ventilation,
  • sécher, réchauffer, stimuler et mettre à la mamelle les plus fatigués
  • veiller à ce chacun tête et ait une part du colostrum pour lui assurer une bonne couverture d'anticorps

L'éleveur doit aussi surmonter les aléas et accepter les défaites :

  • des césariennes en urgence
  • des mort-nés,
  • des chatons nés avec une malformation, une malposition,
  • des petits poids,
  • des chatons fatigués par une mise bas très longue qu'il faudra surveiller de près,
  • d'autres avec des déformations dues à des malpositions qu'il faudra qu'il rééduque
  • des problèmes pendant la période du post-partum pour la mère et les chatons de toutes sortes qui sont angoissants pour l'éleveur qui a en sainte horreur la perte de ses chatons et de sa femelle : 
    • un manque de lait,
    • un lait de mauvaise qualité,
    • du biberonnage,
    • des chatons qui ne grossissent pas,
    • des fausses routes qui conduisent à des infections pulmonaires fatales s'il n'est pas vigilant,
    • un infection puerpérale,
    • de la rééducation, des visites de l'ostéopathe.

Et, même quand tout se passe merveilleusement bien, l'éleveur a toujours en tête les complications qui peuvent survenir. 

Non la vie d’éleveur n'est pas toujours rose ; heureusement que de bons moments compensent assez souvent les moments de désarroi et d'épuisement, que la perspective d'une portée suivante plus simple à gérer fait oublier quelque peu les problèmes antérieurs, que les adultes sont aussi nos chats de compagnies et nous apportent tant de joies. 

L'éleveur persiste et signe et c'est là sa grande force pour vous délivrer de splendides compagnons pour la vie !

Je n'ai évoqué, à ce stade, qu'une partie de la vie de l'éleveur.

Je n'ai pas évoqué les vacances tronquées, les échappées en week-end impossibles, les beaux jours enfermés à attendre les mises bas. Personnellement, je ne confie mon élevage à personne car j’estime que son équilibre ne doit pas être perturbé.

L'hygiène, encore un sujet au cœur de l'organisation de la chatterie, se doit d'être irréprochable. Elle comporte de multiples facettes :

  • les visites des adoptants,
  • les contraintes de nettoyage des locaux, 
  • l'entretien des litières, des caisses de transport,
  • l'entretien des couchages, jeux, et autres arbres à chat

Auxquels s'ajoutent les soins courants des animaux, les traitements à donner, les suivi de vaccination.

 

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Chatons des forêts norvégiennes loofés

 

Nadine Lanceleur 

06 07 72 03 32

 

Formation initiale CCAD : Certificat de Capacité, Animaux de compagnie d'espèces Domestiques,

option chat

Formation continue

auprès de l'UMES Ecole vétérinaire de Maison - Alfort 

Formation

aux gestes de 1ers secours chat-chien par ALFORME

En recherche de formation "zoothérapie handicap et autisme de l'enfant"